Une nation dont le seul crime est de vouloir vivre libre lutte héroïquement depuis 10 mois pour sa propre survie et pour notre sécurité à tous.
Imaginez, imaginez un seul instant que Kyiv soit tombée en février 2022 et que l’invasion russe ait réussi. Il n’y aurait plus d’Ukraine, c’est certain, mais c’est l’Europe entière qui serait menacée. Un régime dont la guerre contre nos démocraties est devenue l’idéologie officielle serait sur le point de lancer de nouvelles attaques, contre des cibles déjà désignées publiquement : les Pays Baltes, la Moldavie, la Pologne…
Si cela n’a pas eu lieu, c’est parce qu’un peuple s’est dressé face à la tyrannie, parce que des milliers d’hommes et de femmes ont sacrifié leur vie pour leur liberté et pour la nôtre. Notre dette à leur égard est incommensurable. Elle nous oblige.
La résistance des Ukrainiens nous a réveillés d’un long coma. Elle nous a rappelés que la démocratie n’était pas un acquis, mais un combat, qu’elle avait des ennemis irréductibles et qu’elle méritait qu’on lutte, et parfois meure, pour elle. L’Ukraine est désormais le cœur battant du projet européen et en l’aidant, nous nous aidons nous-mêmes.
L’avenir de l’Europe se décide en Ukraine. Nous n’avons pas le choix.
— Raphaël Glucksmann
Alors que pouvons-nous, que devons-nous faire de plus dans les semaines et les mois qui viennent ?
- Maintenir notre attention, ne pas laisser le superflu recouvrir l’essentiel, lutter contre la « fatigue » des opinions et la tentation du zapping : voilà pourquoi #standwithUkraine est si essentiel.
- Augmenter les livraisons d’armes à la résistance pour lui permettre de fermer le ciel et de libérer tous les territoires occupés.
- Combler les trous dans les sanctions visant la Fédération de Russie en déconnectant toutes les banques du système SWIFT, en mettant fin aux importations d’énergie fossile et aux exceptions sectorielles, en élargissant massivement la liste des sanctions individuelles.
- Confisquer les biens et les avoirs russes en Europe qui sont jusqu’ici simplement gelés et reverser les fonds à l’Ukraine.
- Afficher clairement l’objectif stratégique de nos pays – la défaite du régime russe – et arrêter, donc, de laisser croire qu’une autre issue qu’un retrait total des forces russes est envisageable.
Les Ukrainiens ont prouvé qu’ils feront face au pire avec courage et dignité. Serons-nous à la hauteur ? Ou nous laisserons-nous endormir par les chants du renoncement et obscurcir l’âme par les mensonges des collabos ?
L’avenir de l’Europe se décide en Ukraine. Nous n’avons pas le choix. Alors, plus que jamais : Slava Ukraini ! Slava Europa !
Cette tribune est écrite par M. Raphaël Glucksmann pour l’association Stand With Ukraine. Elle est publiée avec la permission de l’auteur.