D’après une enquête parue dans Le Monde, des milliers d’influenceurs européens, dont des Français, ont été approchés par des acteurs proches du Kremlin dans le cadre d’une campagne de manipulation visant à influencer les opinions publiques européennes sur la guerre en Ukraine. Cette opération, lancée début 2022, avait pour objectif de diffuser des messages prorusses, mettant en avant la puissance militaire de la Russie ou les risques d’un conflit mondial en cas de soutien occidental à l’Ukraine.

Selon les services de renseignement français, plus de 2 000 créateurs de contenu ont été démarchés, et une vingtaine ont accepté de participer. Ces influenceurs, souvent éloignés des thématiques géopolitiques, agissent comme des relais bien implantés et difficiles à détecter, touchant un public jeune via TikTok ou Instagram.

Jean-Noël Barrot, ministre démissionnaire des affaires étrangères, a confirmé cette campagne lors d’une audition à l’Assemblée nationale hier, appelant les créateurs de contenu et leurs abonnés à une grande vigilance face à ces tentatives de manipulation visant le débat public.

Ce n’est pas la première fois que des tentatives d’ingérence russes sont détectées.

Des cas similaires avaient déjà été signalés, notamment l’arrestation d’un ressortissant russe soupçonné de préparer des actions de déstabilisation politique pendant les Jeux Olympiques de Paris 2024. Ces manœuvres illustrent la stratégie d’ingérence privilégiée par la Russie pour perturber la stabilité politique en Europe.

Ce mode opératoire rappelle l’opération similaire en Roumanie, où des influenceurs ont été payés pour promouvoir le candidat pro-Kremlin Călin Georgescu lors de l’élection présidentielle de novembre 2024. Cette campagne de désinformation a provoqué une déstabilisation importante du scrutin, démontrant l’efficacité de ces méthodes pour influencer discrètement les opinions.

Les autorités françaises soulignent l’importance de rester vigilants face à ces stratégies d’ingérence, qui s’appuient sur des intermédiaires locaux et des acteurs stratégiques pour échapper à la détection des plateformes et des utilisateurs.

Retrouvez l’article complet dans Le Monde ici.