En France, certains minimisent ou nient les crimes de la Russie. Or, le New York Times a publié une enquête fruit de 8 mois de travail pour comprendre et prouver le rôle d’une unité russe dans le massacre de Boutcha. L’enquête du New York Times s’appuie sur de multiples sources : images de vidéo-surveillance, de drones, témoignages d’habitants et interceptions téléphoniques. Les journalistes s’intéressent particulièrement au 234e régiment de Pskov, impliqué dans les massacres. Stand with Ukraine salue ce travail essentiel, alors que l’association est engagée de longue date dans la dénonciation des crimes commis par la Russie et s’était rendue sur place à Boutcha en avril 2022.

Les investigateurs établissent la chronologie suivante : 

La Russie attaque l’Ukraine le matin du 24 février. Le 27, des unités russes entrent dans Boutcha, une petite ville en banlieue de Kyiv où elles sont repoussées par des volontaires ukrainiens. Le 3 mars, les Russes reviennent. Le cauchemar commence. Dès qu’ils entrent dans la ville, les Russes commencent immédiatement à piller tout ce qu’ils peuvent. Et ils s’en vantent ouvertement entre eux, comme le prouve cet échange capturé par une caméra de surveillance. Rapidement, c’est l’engrenage. Plusieurs éléments découverts par les journalistes prouvent que les massacres et les viols commis ne sont pas des accidents : ils sont validés par la hiérarchie et sont parfaitement intégrés à la stratégie russe.

Dès les premiers jours, un groupe d’hommes est fait prisonnier par les Russes. Amenés à une base militaire, ils seront sommairement exécutés. Plusieurs cas d’exécutions sommaires sont enregistrés par les journalistes. On parle de civils à vélos, d’un homme de 68 ans sorti acheter à manger, d’une jeune fille de 14 ans. D’innocents, assassinés de sang-froid par le 234e régiment de Pskov. Les corps sont abandonnés en pleine rue, et les civils coincés dans la ville doivent croiser les corps de leurs voisins exécutés pendant de longues semaines, avant la libération de la ville par L’Ukraine.

Les soldats russes du 234e régiment vont utiliser le téléphone de plusieurs de leurs victimes pour passer des appels en Russie, interceptés par les Ukrainiens, permettant aux journalistes d’identifier les auteurs de ces meurtres. Ces massacres sont indéniables, et ne cesseront que lors de la libération de la ville fin mars 2022. « Presque chaque coin de Boutcha est maintenant une scène de crime, donnant l’impression que la mort rôdait partout », constate Humans Right Watch.

Les massacres de la Russie ne s’arrêteront pas là, puisque seront découverts dans les mois suivants des charniers à Irpin, Izyum, Kherson, Marioupol et tant d’autres endroits : tout ce que Poutine touche devient une scène de crime contre l’humanité. Malgré toutes ces preuves, certains continuent de nier l’évidence, reprenant mot pour mot la propagande du Kremlin. C’est la raison pour laquelle notre association a choisi de poursuivre Ségolène Royal en justice en septembre dernier.

Aujourd’hui, alors que la Russie recule, elle utilise ses dernières ressources pour cibler les civils à travers des frappes contre les infrastructures civiles : centrales électriques, convois de réfugiés. N’oublions jamais les victimes de Poutine. Ne laissons pas tout un peuple qui se bat pour sa survie et sa liberté tomber sous les coups.