Ce mardi 16 juillet, une conférence de presse s’est tenue afin de sensibiliser le public et d’appeler à la mobilisation face à la crise énergétique qui frappe l’Ukraine.
Catherine et Jacques Duplessy de l’organisation française SAFE, en collaboration avec Nataliya Kabatsiy, directrice du Comité d’aide médicale de Transcarpathie (CamZ), à l’origine d’un pont humanitaire entre la France et l’Ukraine qui a déjà envoyé plus de 200 camions d’aide depuis le début de la guerre, ont organisé cette rencontre afin de souligner l’urgence de la situation en ce début d’été.
Nataliya Kabatsiy a ouvert la conférence en mettant en lumière la gravité de la crise. « Nous faisons face à des coupures de courant qui atteignent désormais 15 heures par jour » a-t-elle déclaré. « Avec l’hiver qui approche rapidement, nous devons nous préparer à une situation encore plus difficile. » Elle a souligné que les générateurs sont devenus un besoin crucial pour surmonter cette crise. « Les grandes chaleurs actuelles augmentent également la demande en eau, nécessitant de l’électricité pour pomper l’eau. Les panneaux solaires, initialement installés pour l’électricité des bâtiments, doivent maintenant aussi alimenter les pompes à eau. ».
Oleks Ponikaroskiy, responsable de la cooperation internationale de la mairie de Kharkiv, a pris la parole pour partager la résilience de sa ville face aux défis. « Nous gardons notre sang-froid même dans des situations particulièrement graves, » a-t-il affirmé. Cependant, il a noté que la tension est constante, car les attaques peuvent survenir à tout moment et de manière imprévisible. « Nous sommes des résistants aguerris, mais les dégâts infligés au secteur énergétique sont préoccupants. À Kharkiv, les services municipaux sont mobilisés 24 heures sur 24, mais nous avons besoin d’aide matérielle et d’équipement. »
Le Directeur général de la direction de la planification stratégique et de l’intégration européenne du ministère ukrainien de l’Énergie, Roman Andarak, a témoigné de la situation critique : « Les Russes ont détruit des centrales électriques, nous avons perdu la moitié de notre capacité en kilowatts. Ils ne s’arrêteront pas. ». Il a expliqué que les Russes comprennent bien le système énergétique ukrainien, ce qui leur facilite les attaques. « Nous faisons de notre mieux pour protéger les infrastructures énergétiques, mais la distribution de générateurs jusque dans les régions éloignées et les petites villes reste un défi majeur. Nous avons un réel besoin de générateur pour répondre au besoin en eau du pays.».
François Grunewald, président du Groupe URD (Urgence-Réhabilitation-Développement), un think-tank indépendant spécialisé dans l’analyse et l’amélioration des pratiques de l’aide internationale, a rappelé l’importance de ne pas oublier l’Ukraine malgré les événements mondiaux. « Avec les élections en France et aux États-Unis, et les Jeux Olympiques, il ne faut pas oublier l’Ukraine » a-t-il insisté.
Enfin, Nicolas Osbert, le coordinateur Wash UNICEF en Ukraine, a décrit la situation catastrophique sur le terrain en ce qui concerne les services d’approvisionnement et d’assainissement. « Notre objectif est d’assurer un fonctionnement minimal des services essentiels, surtout dans les petites villes » a-t-il expliqué. L’UNICEF a besoin de 60 millions de dollars pour répondre à cette crise et a récemment publié un rapport détaillant ces besoins.
La conférence de presse de ce mardi a permis de mettre en lumière l’urgence et la gravité de la crise énergétique en Ukraine. Les intervenants ont unanimement appelé à une mobilisation internationale pour fournir l’aide matérielle et financière nécessaire afin surmonter cet été et de préparer le pays à affronter un hiver particulièrement difficile.