Il y a 90 ans avait lieu un des pires génocides de l’histoire de l’humanité, l’Holodomor. Plusieurs millions de personnes y perdirent la vie, volontairement affamées par le pouvoir soviétique. Stand with Ukraine s’engage pour que perdure la mémoire de ces événements tragiques pourtant méconnus, alors que la France reconnaît aujourd’hui officiellement l’Holocauste et le Génocide Arménien. Les pertes humaines globales de l’Holodomor sont aujourd’hui estimées entre 10 et 15 % de la population ukrainienne : 3,9 millions pour la période 1932-1934 selon l’Institut de démographie et des études sociales M.V. Ptoukha de l’Académie des sciences d’Ukraine.
Que signifie tout d’abord le terme de génocide ? En 1943 Raphael Lemkin, un juriste juif polonais, se lançait dans un combat pour faire reconnaître la notion de Génocide, adopté ensuite dans la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide, en 1948. Voici ce qu’il disait sur l’Holodomor : « l’exemple classique de génocide soviétique, la plus longue et la plus vaste expérience de russification – la destruction de la nation Ukrainienne ».
L’Holodomor a un contexte, celui de l’annexion progressive de l’Ukraine par la Russie à partir du 17e siècle, qui fera tout pour effacer l’identité, la langue et la culture Ukrainienne – sans succès. Plus tard, en 1918, l’Ukraine devient indépendante, et envoie une délégation à Versailles. Cependant, une invasion Russe force, après plusieurs rebondissements, l’Ukraine à ployer sous le joug de Moscou. Le pays devient une république soviétique. Si le pays disposa d’une certaine autonomie culturelle, celle-ci irrita progressivement le Kremlin. La crainte de Staline était que l’Ukraine, alors 2e nation d’URSS, puisse un jour chercher à gagner son indépendance.
La première étape du drame de l’Holodomor est la décision prise en 1929 par Staline de collectiviser l’agriculture, entraînant un effondrement de la production et la misère des paysans ukrainiens. Le pouvoir soviétique exigea de l’Ukraine, dans le contexte de la crise économique mondiale à la suite de 1929, une hausse de ses exportations agricoles. A partir de 1932, des populations entières furent littéralement affamées afin d’atteindre les quotas de Moscou.
Le 7 août 1932 est votée la « Loi des cinq Épis » : avoir du blé sur soi sans autorisation devient passible de dix ans de camp et parfois de la peine de mort. Pendant que des millions de paysans meurent, Moscou continue d’exporter leur grain pour remplir les caisses de l’URSS. Les citoyens ukrainiens, privés de blé et de toute nourriture, en sont réduits à manger de l’herbe, de l’écorce pour survivre. La vidéo du projet « Uncounted » retrace ces événements. Cette famine, comme le prouvent les archives soviétiques, était délibérée. Ce n’était pas un accident : c’était un génocide visant à écraser la nation Ukrainienne comme le décrit l’historien Timothy Snyder dans son livre Terres de sang.
Près d’un siècle plus tard, un nouveau tyran règne à Moscou et il s’inspire ouvertement de Staline, désormais réhabilité. Vladimir Poutine niera dès son élection l’existence de l’Holodomor. Heureusement, nos sociétés évoluent : depuis les années 2000, l’avancée des connaissances historiques a permis la reconnaissance de l’Holodomor comme génocide par 16 pays et comme crime contre l’Humanité par le Parlement Européen depuis 2008.
Stand With Ukraine se bat pour faire reconnaître à son tour l’Holodomor comme génocide. Par respect pour les victimes. Pour dire : plus jamais ça. Si vous souhaitez nous aider, écrivez à vos députés et sénateurs, parlez-leur de ce génocide et encouragez-les à en parler au parlement et à s’engager pour faire reconnaître en France l’Holodomor pour le crime qu’il est.