Le 26 avril 1986, à 1h23 du matin, survient une explosion du réacteur de la centrale nucléaire V.I. Lénine, située à seulement trois kilomètres de la ville de Prypiat et à 130 kilomètres au nord de Kyiv, dans l’actuelle Ukraine. Ce drame, provoqué par une série d’erreurs humaines et de défaillances techniques, marque le début de la plus grande catastrophe nucléaire de l’histoire.
Survenue en pleine période soviétique, la catastrophe de Tchernobyl révèle les failles d’un système opaque et autoritaire. Moscou tente de minimiser l’ampleur des dégâts, ment à sa population et dissimule la vérité au reste du monde. L’évacuation de Prypiat, ville de 49 000 habitants construite pour les travailleurs de la centrale, n’a lieu que 36 heures après l’explosion, alors que les radiations ont déjà commencé à se propager.
Le nuage radioactif traverse toute l’Europe, touchant particulièrement l’Ukraine, la Biélorussie, la Russie mais aussi des régions de Scandinavie, d’Allemagne, d’Italie ou encore de France.
Le bilan humain reste controversé. L’ONU évoque 4 000 morts, mais certains avancent des chiffres bien plus élevés, allant jusqu’à plusieurs centaines de milliers de décès liés à l’exposition prolongée aux radiations, sans compter les cancers, malformations congénitales et pathologies chroniques apparues dans les années suivantes. La catastrophe a également contaminé des milliers de kilomètres carrés de forêts, de rivières et de terres agricoles.
Sur le plan économique, les coûts directs et indirects sont estimés à plusieurs centaines de milliards de dollars. Deux sarcophages ont été construits pour contenir la radioactivité : le premier immédiatement après l’explosion par les autorités soviétiques, le second, plus durable, a été achevé en 2019 grâce à un financement européen.
La gestion désastreuse de Tchernobyl a marqué un tournant dans l’histoire de l’URSS. Confronté à l’impossibilité de cacher la vérité, Mikhaïl Gorbatchev, alors secrétaire général du Parti communiste, est contraint de reconnaître la gravité de la situation. Il initie alors une politique de transparence, la « glasnost », qui accélère paradoxalement l’effondrement du régime soviétique quelques années plus tard.
Aujourd’hui, Prypiat est une ville fantôme. Mais l’Ukraine a su faire preuve d’une résilience remarquable et l’État ukrainien a progressivement mis en place un réseau de centres de rééducation spécialisés, notamment pour les personnes en situation de handicap et pour les futures générations victimes des conséquences de Tchernobyl.
Ainsi, aux Jeux paralympiques de Rio en 2016, l’Ukraine obtient la 3e place mondiale avec 117 médailles. En 2024, lors des Jeux de Paris, elle se classe 7e avec 82 médailles. Ces résultats témoignent des efforts continus déployés par le pays pour soutenir les personnes en situation de handicap et renforcer l’accès au sport de haut niveau.
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